Je me souviens…

Je me souviens… de Roland Garros

Nous sommes, ce jour, le mardi 6 juin 2000, en plein tournoi de Roland Garros. J’ai une question à poser à tous les lecteurs : « Qui était Roland Garros ? » – un sportif, non, tout simplement un célèbre aviateur très riche qui possédait l’immense terrain à Paris, devenu Le Roland Garros national… Ce monsieur fit don de ses terrains à la ville de Paris – né le 6 octobre 1888, il mourut , abattu en 1918 sur le champs d’honneur à Vouziers.
Le 6 septembre 1912, vola à 4900 mètres d’altitude avec son avion Blériot et le 11 décembre de la même année, à 5610 mètres sur un Morane.

Je me souviens… de mon grand patron

J ‘ai toujours fumé depuis l’âge de 17 ans, jamais de cigarettes, mais toujours la pipe et parfois le cigare (heu… Jean-Luc possède une collection de plus de 6000 bagues de cigare !) et cela m’amène à revenir vers Mon Ami Antoine, il avait un réel plaisir à m’offrir un « Partagas », un vrai Havane ou encore une « patte d’éléphant » , ces fameux gros cigares.

Mon grand patron André Guilbert, patron des Grands Garages de l’Artois (la plus grande concession Renault du nord de la France à cette époque) sise rue de Lille, juste derrière la maison de la rue de l’égalité, là où se construit la grande résidence Minelle, actuellement, mon Patron disais-je, savourait également les gros cigares et à la saint André, le 30 novembre, les cadres que nous étions, lui offrions un étui de bons cigares, qu’il partageait sur le champ avec nous. Ce fut un Grand Patron.

De lui, je me souviens… alors que nous étions tous deux, à la porte d’entrée du grand garage, arrive un homme qui nous adressa la parole en disant :
– « Je veux voir le Patron. »
– « C’est moi dit Monsieur Guilbert, tu veux travailler ? Que faisais-tu avant ?  »
–  » Je sors de prison. », dit l’ homme et le patron reprit.
– « Tu ne recommenceras plus ? Alors viens demain, je t’ engage. »
Formidable n’est-ce pas ; le passé de cet homme ne fut connu que de nous deux et ce dernier nous donna entière satisfaction en qualité de mécanicien.
Je pense que ce beau geste d’André , était à relater.

Je me souviens… d’Antoine

Je fais le tour de mes idées et pense avoir parlé de tous les miens y compris de ma brave grande sœur qui m’a tant gâté de nos beaux parents, de nos enfants, de ma jeunesse, enfin de mon adolescence etc. que sais-je encore ?
Mais je suis sûr que j’oublie de nombreux petits faits… ainsi,

Je me souviens… d’un grand grand ami parmi tant d’autres, je veux parler d’Antoine Petit. Je l’avais eu comme professeur en Hollande chez les frères ; il n’a pas eu de chance dans son ménage. Il demeurait sur la grand’place, pas loin de chez nous, puis par la suite rue du Crinchon, près de la caserne des pompiers, et après plus au centre ville, rue des Capucins, pour terminer sa belle vie en la maison de retraite « Mahaut d’Artois », rue du marché au filé… Nous invitions souvent Antoine à manger, il se faisait un plaisir d’apporter le vin car il était par la suite un grand marchand de vins – c’est un peu grâce à lui que je me suis constitué une aussi belle cave.
Antoine, nous pouvions lui faire toutes les farces. Alors qu’il était des nôtres, lors d’un bon repas chez Charles Legay mon beau frère, Antoine était venu avec sa fameuse 2CV, la soirée s’éternisant, fort bien arrosée ; avec un autre ami présent, Louis Hersent (également décédé en 2000), nous lui avons coupé les bretelles et la cravate, mis dans la baignoire tout habillé et pendant ce temps, nous avons déplacé sa voiture sous le porche de la préfecture, encombrant l’entrée du préfet et nous avons ôté les quatre pneus… que de sacrés garnements que nous étions une fois en goguette ; je reconnais que cette farce ne fut pas chic mais on s’amusait comme des jeunes petits fous à cette époque là , soit dans les années 60 (1960/1965).

Antoine nous recevait dans ses différentes adresses, et son domicile relevait toujours d’un sacré cirque quant au rangement… il y en avait partout comme chez presque tout vieux garçon, mais Antoine avait un cœur extraordinaire, plein de bonté, de partage, et il possédait une culture riche !
Un jour, Janine, mon épouse lui dit : « Antoine, si tu veux, je viendrai ranger ton appartement de la rue du Crinchon » – sur son acquiescement, ce fut fait, Janine s’en était bien sortie mais au retour d’Antoine , celui ci affirma : « Non, plus jamais çà, je ne retrouve plus mes affaires trop bien rangées ».
Que je te comprends Antoine, car seul, on ne dérange rien et l’on retrouve tout à sa place…

Mon brave Antoine est décédé en 1999 , j’ai eu beaucoup de chagrin, inutile de vous préciser que nous sommes allés tous à son enterrement. J’ai trouvé que sur son lit de mort, il ressemblait curieusement à François Mitterand ! Antoine n’aurait pas été content de cette comparaison, lui le fervent monarchiste – à deux , nous poussions souvent la romance des « camelots du roi » !
Sur sa fameuse voiture, Antoine avait fait peindre par un spécialiste, en bon représentant en vins : « Si le vin était mauvais, Dieu ne l’aurait pas fait si bon » – ainsi, Antoine était connu de toute la ville !
Antoine ne se gênait pas dans les réunions politiques ou catholiques pour affirmer ses positions et je me souviens qu’un soir, à la mutuelle, boulevard Carnot, au cours d’une conférence, il s’était exclamé en disant : « Seigneur, donnez-nous de bons et saints prêtres » – c’était déjà la décadence de la religion catholique ; hélas cela n’a fait qu’empirer et aujourd’hui , l’église catholique se plaint du manque de prêtres…

Pour terminer sur Antoine, celui-ci avait de sérieux dons de comédien et je me souviens de sa déclaration extraordinaire de la tirade des nez, dans Cyrano de Bergerac !

Tournons la page, amis après tout, ce sont mes mémoires que j’ écris.

Je me souviens… de mes beaux-parents

Je me souviens… de mon cher beau père, le papa de ma chérie – un excellent homme. Il venait manger avec nous grand’place, à peu près tous les samedis. Il était amputé d’une jambe mais il se débrouillait et marchait bien. Notre petit dernier Jean-Luc s’amusait avec sa jambe de bois. Mon beau père appelait Jean-Luc : « pépète », il s’aimaient mutuellement.

Je me souviens… de son enterrement à Neuville Saint Vaast, les porteurs laissèrent tomber son cercueil dans le hall de la grande maison , cet incident nous bouleversa. J’allais à la pêche avec lui etc.
C’était un bon cœur né en 1900, qui s ‘est éteint en 1956.

Je me souviens… également du décès, hélas de ma belle mère rue Posteau à Arras ; ma chérie attendait Jean-Luc, donc en 1953 ; à ce moment là son frère, donc le fils de ma belle mère était en ville en tant que soldat et revêtait un magnifique uniforme de Spahi. C’est moi qui ai fermé les yeux de ma belle mère. Il en fut autant pour mon vénéré grand père Adrien Varez, en son temps au 8, rue Jules Mathon.

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