Je me souviens…

Je me souviens… d’Antoine

Je fais le tour de mes idées et pense avoir parlé de tous les miens y compris de ma brave grande sœur qui m’a tant gâté de nos beaux parents, de nos enfants, de ma jeunesse, enfin de mon adolescence etc. que sais-je encore ?
Mais je suis sûr que j’oublie de nombreux petits faits… ainsi,

Je me souviens… d’un grand grand ami parmi tant d’autres, je veux parler d’Antoine Petit. Je l’avais eu comme professeur en Hollande chez les frères ; il n’a pas eu de chance dans son ménage. Il demeurait sur la grand’place, pas loin de chez nous, puis par la suite rue du Crinchon, près de la caserne des pompiers, et après plus au centre ville, rue des Capucins, pour terminer sa belle vie en la maison de retraite « Mahaut d’Artois », rue du marché au filé… Nous invitions souvent Antoine à manger, il se faisait un plaisir d’apporter le vin car il était par la suite un grand marchand de vins – c’est un peu grâce à lui que je me suis constitué une aussi belle cave.
Antoine, nous pouvions lui faire toutes les farces. Alors qu’il était des nôtres, lors d’un bon repas chez Charles Legay mon beau frère, Antoine était venu avec sa fameuse 2CV, la soirée s’éternisant, fort bien arrosée ; avec un autre ami présent, Louis Hersent (également décédé en 2000), nous lui avons coupé les bretelles et la cravate, mis dans la baignoire tout habillé et pendant ce temps, nous avons déplacé sa voiture sous le porche de la préfecture, encombrant l’entrée du préfet et nous avons ôté les quatre pneus… que de sacrés garnements que nous étions une fois en goguette ; je reconnais que cette farce ne fut pas chic mais on s’amusait comme des jeunes petits fous à cette époque là , soit dans les années 60 (1960/1965).

Antoine nous recevait dans ses différentes adresses, et son domicile relevait toujours d’un sacré cirque quant au rangement… il y en avait partout comme chez presque tout vieux garçon, mais Antoine avait un cœur extraordinaire, plein de bonté, de partage, et il possédait une culture riche !
Un jour, Janine, mon épouse lui dit : « Antoine, si tu veux, je viendrai ranger ton appartement de la rue du Crinchon » – sur son acquiescement, ce fut fait, Janine s’en était bien sortie mais au retour d’Antoine , celui ci affirma : « Non, plus jamais çà, je ne retrouve plus mes affaires trop bien rangées ».
Que je te comprends Antoine, car seul, on ne dérange rien et l’on retrouve tout à sa place…

Mon brave Antoine est décédé en 1999 , j’ai eu beaucoup de chagrin, inutile de vous préciser que nous sommes allés tous à son enterrement. J’ai trouvé que sur son lit de mort, il ressemblait curieusement à François Mitterand ! Antoine n’aurait pas été content de cette comparaison, lui le fervent monarchiste – à deux , nous poussions souvent la romance des « camelots du roi » !
Sur sa fameuse voiture, Antoine avait fait peindre par un spécialiste, en bon représentant en vins : « Si le vin était mauvais, Dieu ne l’aurait pas fait si bon » – ainsi, Antoine était connu de toute la ville !
Antoine ne se gênait pas dans les réunions politiques ou catholiques pour affirmer ses positions et je me souviens qu’un soir, à la mutuelle, boulevard Carnot, au cours d’une conférence, il s’était exclamé en disant : « Seigneur, donnez-nous de bons et saints prêtres » – c’était déjà la décadence de la religion catholique ; hélas cela n’a fait qu’empirer et aujourd’hui , l’église catholique se plaint du manque de prêtres…

Pour terminer sur Antoine, celui-ci avait de sérieux dons de comédien et je me souviens de sa déclaration extraordinaire de la tirade des nez, dans Cyrano de Bergerac !

Tournons la page, amis après tout, ce sont mes mémoires que j’ écris.

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