Je me souviens…

Je me souviens… du patriotisme

Je ne pense pas vous avoir entretenu du patriotisme et du caractère charismatique de mes parents :

Je me souviens… que papa était très patriote, très « cocorico », plus républicain que maman, qui elle, de souche paysanne, était royaliste (là encore, j’ai hérité d’elle et en suit fier).
A Arras, chaque fois que se produisait une manifestation militaire, papa, à la suite de mon grand père – déjà affirmé – m’ emmenait ; or, ce devait être en 1935, alors que j’étais au premier rang, place de la gare, juste devant le monument aux morts, est arrivé, venant d’Achicourt, un rassemblement de « croix de feu », nous avons entonné avec grande émotion la Marseillaise, hymne de notre France, notre Patrie.

Près de nous, se trouvait un ancien combattant en chaise roulante qui vibrait aux paroles de notre Marseillaise ; à côté un vil socialiste, Monsieur Petit qui habitait rue Gustave Colin, juste derrière la passerelle…
Que fit ce sinistre monsieur ? Il gifla l’ ancien combattant parce que ce dernier ne chantait pas « l’ international » – quel scandale.

Je me souviens… que papa voulut s’interposer, les croix de feu s’en mêlèrent et la police intervint.

Pour enseigner un peu mes enfants, un peu d’histoire :

En 1936, les anciens combattants, les nationalistes regroupés en 1927 par le Colonel François de La Rocque – officier de carrière, avaient quitté l’armée et en 1929, ce dernier adhéra aux croix de feu. Le 9 septembre 1943, il fut arrêté puis déporté or dès 1936, ce mouvement comptait plus de 400000 hommes !

Je vous ai parlé un peu plus en avant, de nationalisme chez mes parents…

Je me souviens… qu’étant rue Jules Mathon, dans le petit hall qui séparait la cuisine du couloir d’entrée, il y avait un grand portrait du Maréchal Philippe Pétain et, et oui, aussi, un grand portrait du Général de Gaulle – oh, pas l’un à côté de l’autre… ils se regardaient presque…

Papa a commencé à travailler assez jeune, à cette époque cela était naturel. Il demeurait à Lille dans le quartier de Wazemmes.
A noter, que mon grand père paternel se prénommait également comme son fils Achille. Mon grand père était né en 1865 et mourut en 1914 ; ma grand mère paternelle Clémentine Vanacke, elle naquit en 1861, et décéda à Arras en 1923, je n’ai donc que trop pu la connaître.

Bon, parlons un peu de 1905 : date de la séparation de l’église et de l’état.
On pillait les églises, on enlevait les crucifix des établissements nationaux, fermetures des écoles catholiques – en somme une persécution à la française !
Or , à cette époque, papa travaillait aux établissements Dambrine, négociants en vins, champagne sur Lille. La police de l’époque vint chez Dambrine pour perquisitionner. Papa n’eut le temps que de filer emportant dans ses poches une grande quantité de bouchons de champagne . Il courut jusqu’à l’église du Sacré Cœur, grimpa au clocher et a mitraillé la police avec ses bouchons… un nouveau gavroche de l’époque . Ensuite, il courut jusqu’au bois de Phalempin au sud de Lille, puis disparu de la circulation, tout rentra dans l’ordre par la suite.

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