Francis, ne supportant pas l’air marin, nous sommes revenus sur Arras car j’avais trouvé un nouveau travail aux Grands Garages de l’Artois, rue Roger Salengro. Nous avions une Dauphine prêtée par Monsieur Pruvost, Nous étions à cinq (nous deux, Francis, Philippe né le 5 septembre 1949 au Touquet, plus Tata Mone… là encore c’était le bon temps !)
Rapidement, nous avons acheté une Dauphine, celle là bien à nous, puis une Ondine et quatre ou cinq R16 avant d’en arriver aux R25, toujours de chez Renault. Ce type de voiture était beaucoup plus vaste pour notre famille agrandie.
A cette époque, nous habitions au 66, Grand-Place à Arras où notre dernier naquit.
Les garçons étaient à l’école : Jean-Luc à la maternelle chez Madame Ousselin (comme directrice) mais avec Mademoiselle Valentine Bernard comme maîtresse – plus tard devenue ou redevenue une grande amie de Jean-Luc), voisine de notre jardin, Philippe à l’institution Saint Joseph et notre grand Francis au Lycée Technique Carnot sur le dit boulevard afin de devenir technicien supérieur en électricité.
Dans notre grande maison, nous recevions beaucoup d’amis et de relations – chez nous il y faisait bon vivre et l’accueil était primordial.
Nous avions un beau et grand jardin (pour la ville) avec petite rivière où croissaient les nombreux poissons ramenés par notre ami Robert Prevost.
Nous avons fait la communion solennelle de Francis à la maison car il y avait de vastes salles mais hélas pas de chauffage central.
En 1968, par l’intermédiaire de notre ami, Maître Edmond Clavel notaire à Rivière, nous nous sommes décidés à acquérir notre maison au 7 rue de l’égalité où je réside encore.
Edmond adorait les enfants, particulièrement Jean-Luc, il le choyait de gros œufs en chocolat lors des fêtes de Pâques.
Pas de chance notre vieil Edmond, ce brave homme comme on en fait plus, devint rapidement veuf de son adorable épouse, également une Janine ! Ce notaire, pourtant notable, venait toujours à Arras, chaussé de tennis et fumant sa pipe en terre.
Nos garçons se souviennent fort bien de lui : à Noël, il les emmenait chez Trognieux, le célèbre chocolatier-maître confiseur de la rue Delansorne appelée communément rue Saint Géry. Il disait à Jean-Luc « Que veux-tu ? Prends le plus gros œuf de Pâques » ; nous n’avions jamais vu d’aussi gros œufs en chocolat !
Edmond Clavel possédait une collection de cigares de luxe de dix à quinze ans d’âge. Chez lui où nous étions reçus, sa chère et tendre nous préparait très souvent du faisan fort faisandé mais il trouvait que c’était meilleur – c’était un chasseur émérite !