Je me souviens…

Je me souviens… de Sluis

Après cette école, mes chers parents m’ont mis quelques mois aux Louez-Dieu, toujours sur Arras, car ils souhaitaient que je demeure pensionnaire chez les Frères des Ecoles Chrétiennes à Sluis en Hollande, mais il n’y avait pas de place.
Il fallait s’inscrire des mois, même des années à l’avance et malheureusement, j’ai profité du décès d’un fils Lenglart dont le papa était avocat à Arras, pour entrer effectivement à Sluis.
De ce Lenglart, les petits fils furent Scouts avec mes trois enfants. A Sluis, ce fut très bien.
Nous ne revenions que toutes les six semaines chez nous, mais là, je ne me suis jamais ennuyé !

Sport : je faisais du tennis et du hockey. Nous faisions de belles promenades.
En cet établissement, il y avait même un cinéma : c’était Saint Joseph de Sluis, et c’est là que j’ai pu voir les premiers films sonores : « l’aiglon » joué par l’Odion de Paris.
A Sluis, je faisais partie de la chorale (une de mes passions perpétuée plus tard chez les orphéonistes d’Arras) et je vois encore le visage de mon Papa, entendant son fils bien aimé, chanter « Le beau Danube bleu ».

Nous allions en voyage à Ostende (Belgique) et…

Je me souviens… que les frères des écoles chrétiennes avaient composé un air de sortie sur l’air de « Funiculi funicula »…

Je me souviens… de quelques paroles : « ce soir, allongés sous vos couvertures, bien fatigués, bien fatigués, je rêve de revoir Ostende… » etc. C’était formidable.

Je me souviens… de Saint Joseph (3)

Toujours à Saint Joseph, je me souviens…Je me souviens… des magnifiques offices en la chapelle, mais j’avais la hantise de gravir l’escalier en colimaçon de la tour.
Je me souviens… de la distribution des prix hautement somptueuse au Trianon au Boulevard de Strasbourg.
Je me souviens… de la projection du film « Ben Hur », de l’orchestre de Léon Gomme. J’étais au moins sûr de revenir avec une couronne de laurier en papier…

Ne riez pas ! J’ai commencé mes toutes premières études au pensionnat Jeanne d’Arc d’Arras, rue des portes cochères.
Ma première maitresse était Madame Godart. Je n’ai jamais eu d’autres maitresses ! Riez ! Je m’en souviens…

Au fond de la classe se trouvait une magnifique statue de l’enfant Jésus de Prague et nous chantions à ses pieds : « Quand petit Jésus allait à l’école, il portait sa croix dessus son épaule », c’était le bon temps.

Ce sont les demoiselles Carette, Lancial qui nous menaient à l’école, ma sœur et moi. Ces grandes filles nous prenaient en passant rue de la Taillerie, je m’en souviens…

Je me souviens… de Saint Joseph (2)

Je me souviens… et ceci constitue une parenthèse à Saint Joseph : alors que j’étais pensionnaire, je me souviens avoir participé à des batailles de purée de pommes de terre dans la petite cour, près du collège, rue des Agaches… quels brigands que nous étions ! Là à Saint Joseph, je m’ennuyais terriblement. Je couchais dans le dortoir des Saints Anges.
Maman venait me voir tous les jeudis après-midi au parloir (actuellement salle des professeurs) ; avant toute chose, passait un mouchoir mouillé sur ma figure car je ne présentais pas toujours propre à elle.
Tous les samedis, je sortais et Papa, en face, aux anciens établissements « cœurs d’Arras », achetait de délicieux bonbons de Tours (actuellement les cycles Ringo).
J’étais pensionnaire car mes parents avaient un énorme travail en qualité de commerçants.

Je me souviens… l’hiver, des fameuses glissades sur la glace où je n’osais pas trop m’aventurer, par timidité.

Je me souviens… des épreuves de gymnastique avec monsieur Haniquant, qui me prenait par la taille pour me suspendre à la barre fixe afin d’exécuter une manœuvre de demi-tour ; j’avais peur… j’avais peur…

Je me souviens… de Saint Nicolas

Je me souviens… des fêtes de Saint Nicolas vers 1927.
Ma sœur était énervée avant d’aller se coucher. Nous résidions à ce moment toujours petite place, au numéro 39, la fameuse épicerie…
Nous nous sommes endormis péniblement, pour autant se réveiller tôt afin de contempler les cadeaux de la Saint Nicolas : des pains d’épices décorés au sucre coloré, des mandarines (à l’époque elles étaient rares et n’arrivaient sur nos étals que vers fin novembre, emballées dans du papier d’argent) Je m’en souviens !
La Saint Nicolas, plus tard, alors que j’étais scolarisé à Saint Joseph, revêtait plus de cérémonie. Le grand Saint Nicolas arrivait, coiffé de sa mitre, habillé d’un surplis, d’une chasuble vermillon, endossé d’une hotte remplie de petits présents… mais suivi d’un père fouettard légèrement débonnaire, qui attrapait les mauvais élèves. Il avait un balai comme la fée Carabosse. Certains se méfiaient de lui, les plus vilains ?

Méta