Je me souviens…

Je me souviens… de mon enfance

Je ne puis avoir de réels souvenirs de ma tendre enfance.
Je sais que mes parents, après se sont établis à l’angle de la petite place (Place des Héros) – à la place actuelle de la fromagerie Leclercq, dans un commerce d’épicerie fine mais qu’ils ont du se retirer en 1929 car ce magasin était grand et tout le bas était occupé par les produits.

Je me souviens… qu’il ne nous était pas conseillé d’entrer pour ne pas gêner la clientèle, ce que je comprends parfaitement. Maman était trop en va et vient auprès de l’escalier pour nous voir, ma sœur Marie-Thérèse et moi-même.

Il n’y avait pas encore l’électricité dans les maisons ; on avait le gaz de ville qui brillait très fort, c’était dangereux le gaz de houille !
Nous étions avec notre « Bon Papa » et passions notre temps en sa présence…
Les dimanches matin, nos parents allaient à la messe très tôt à Saint Jean-Baptiste car après il fallait mettre de l’ordre dans les nombreux rayons – assurer le repas du midi et veiller aux travaux ménagers.
Ma sœur et moi, allions à la messe à la Cathédrale (déjà en réfection à cette époque) avec Bon Papa.

La cathédrale, patiemment a été rebâtie. On a reconstruit sur ce qui était encore valable, mais le travail de reconstruction fut plus long et plus difficile ainsi ! On n’a pas relevé les maisons qui, sur la rue Méaulens l’enserraient autour du tout récent square créé. La massive cathédrale malheureusement ne gagne rien à être mieux vue.
Les marches qui vont de la rue Albert 1er roi de Belgique, à la porte de sortie de la cathédrale n’existaient plus pour se rendre en l’église, il fallait donc descendre sur des planches avec une rambarde installée le long de cette espèce de passerelle.

Je me souviens… qu’à cette époque, on n’avait accès qu’à la chapelle de la Vierge au fond de l’abside.
Nous passions devant une énorme statue de Saint Antoine de Padoue tenant droit dans sa main l’enfant Jésus. Cette statue était colorée de marron…

Mais revenons petite place :
J’ai vu grandir l’Hôtel de Ville et le Beffroi, de jour en jour depuis 1924, derrière leurs palissades et leurs échafaudages, les ouvriers… je m’en souviens très bien ! L’architecte était Monsieur Peulabeuf.
La première pierre a été posée le 24 août 1924.
L’Hôtel de ville et le Beffroi ont été inaugurés le 21 août 1932 par Monsieur Marchandeau – Sous-Secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil.
Et les vrais Arrageois furent heureux et ne s’inquiétèrent pas de connaitre si les fondations, l’armature du beffroi étaient solides… Maintenant celles-ci sont en béton au lieu de vieux grès soudés d’antan (cette affirmation est encore visible donc prouvable, lorsque vous utilisez l’ascenseur actuel qui vous fait gravir le beffroi).
Bref, le Beffroi est debout !

J’ai entendu pendant des jours, des mois, des années le bruit des scies passe-partout à deux mains, qui débitaient la pierre !

Je me souviens… de ma naissance

Je suis né le 19 juin 1922 au hameau de Yeuse, dépendant du village de Landrethun les Ardres (Pas-de-Calais) qui compte près de 600 habitants.
Dans ce hameau, il y a un château… Ce n’est pas là que je suis né !
Il y a une chapelle et trois fermes ; c’est dans l’une d’elles que je suis né.

Pourquoi à Yeuse ?
Mes parents habitaient Arras. Maman ayant perdu sa mère, a voulu accoucher chez son père qui vivait à cette période chez un de ses fils, mon parrain Marcel, agriculteur.

La chapelle d’Yeuse a été bâtie en 1886, bénie solennellement le dimanche 2 mai 1886 en présence de l’abbé Bellanger car érigée par sa famille, propriétaire du château, en remerciement d’une grâce accordée en 1880…

Revenons à 1922 !
Le 15 juin, une de mes tantes : « tante Laure » avait eu une fille, Marie-Claire, dans la ferme familiale.
A ce moment là, nous étions très famille !
Bien, très bien mais il n’y avait qu’un seul petit berceau… Où allait-on me mettre ?
Devinez…
C’était en 1922… Au village…
Dans une huche à pain !
Nos mamans respectives nous ont installé tous deux dans une huche à pain !
On m’a raconté que ce jour là (il n’y avait pas ou très peu d’automobiles), mon parrain Marcel avait enfourché son vélo pour aller acheter à Ardres des dragées pour le baptême de son filleul ; au retour, ayant sans doute arrosé mon arrivée, il ne réussi pas à prendre son tournant à vélo, avant la ferme… Il vint traverser la haie et se retrouva dans le jardin familial.

A quelques jours de ma vie… Peut-être dix jours, je revins à Arras mais je suis bien né au village alors que mon épouse, elle, est née à Arras !

Mes parents demeuraient sur la Grand-Place à Arras, à peu près à l’emplacement des cinémas, actuellement.
Papa était Directeur aux établissements Doutremepuich – grande brasserie sise sur la place Sainte Croix de l’époque, actuellement la place Guy Mollet – exactement en la situation de la mairie aujourd’hui.

J’ai failli mourir tout petit : J’avais le corps recouvert de pustules « le mal des Ardents ».
Je fus guéri miraculeusement par l’application de l’eau des Ardents.

C’est un peu pour cela que le 2 février 1946, jour de « La Présentation », nous nous sommes mariés en la chapelle de Notre Dame des Ardents : « Ad multos annos ».

Je me souviens…

Je vais tenter de vous écrire quelques faits très divers sur ma vie.
Je les appellerai : « Je me souviens… »

C’est le second essai que je fais ; le premier ayant curieusement disparu… C’est dommage !

Méta