Je me souviens…

Je me souviens… des cartes

Je me souviens … qu’étant jeune habitant du quartier Ronville, après la messe du dimanche, mes parents dégustaient un petit apéritif (à cette période, le dimanche représentait réellement un jour de fête). Parfois, en été, nous allions nous promener en famille et papa, lors de rencontres, se découvrait souvent pour saluer des connaissances. Papa portait un chapeau dit « boule » et curieux, je demandais à papa : « Qui est ce Monsieur ? » et il me répondait : « C’est untel » – c’est ainsi que j’ai appris la profession, la situation, la famille de nombreux Arrageois.
Exceptionnellement, nous prenions une consommation place de la gare, dans un café à la devanture de bois, sans étage, qui se trouvait à l’angle de la rue Gambetta, côté droit en descendant.
Nous aimions toutes les musiques mais de là à aimer l’accordéon, c’était différent !
Or, dans ce café, en entrant sur la gauche, il y avait un accordéoniste : cela donnait un air de gaîté et après cette distraction, nous étions tout heureux de rentrer à pieds par la passerelle (maintenant, partiellement détruite depuis l’ an 2000).

Papa aimait les jeux de cartes.

Je me souviens… que parfois, il allait jouer rue Pasteur, face aux anciens garage Schlosser (déjà cité) où il rencontrait Monsieur Verbeke, un fidèle ami ainsi que d’autres joueurs. Il faut savoir, qu’après sa retraite de la Banque Dupont, Papa a travaillé encore aux établissements « diffusion électrique », près dudit café. Aujourd’hui, toute cette rue a bien changé et c’est sans doute normal.
Monsieur Senechal était le patron de Diffusion électrique…

Papa a fait la guerre de 1914 / 1918 et il m’a raconté qu’il a été blessé par une balle allemande appelée « doum doum » (ce nom porte à rire, mais cette munition faisait de terribles dégâts : non content de traverser la peau comme une tarière, elle vrillait tout sur son passage), au bras droit, à l’endroit du biceps. Que la guerre est horrible ! –
Bref, papa avait donc le bras troué, et…

Je me souviens… même, que trente ans après, on pouvait encore rapprocher ses doigts de chaque côté de la blessure.
Papa fut prisonnier en la forteresse d’Herrenbreitschein au confluent de la Moselle et du Rhin, sur l’autre berge, face à Köblenz en Allemagne. Il ne dut la vie qu’à Saint Joseph qu’il priait toujours.
Un soldat allemand voulut l’achever en lui introduisant un objet dans la bouche pour se rendre compte si papa vivait encore… miracle, papa n’a pas bougé les dents et grâce à ce petit réflexe, il n’a pas été achevé, le soldat le croyant décédé.
Papa a ensuite, vécu dans un camp de prisonniers en Allemagne à Herrenbreitschein, il y jouait aux cartes, pour soutenir son moral, mais ne mangeait que très très peu. Grâce au chocolat, Papa survécu – j’ai sans doute hérité de lui !
Comme il gagnait aux cartes, il avait toujours sur lui quelques pièces d’or (car avant la première guerre mondiale, les principales monnaies de 59 pays, étaient convertibles entre elles grâce à l’or – aujourd’hui, à l’aube de 2002, nous allons hélas connaître la monnaie « Euro »).

Ah, le chocolat, avouons-le, je suce savoureusement presque tous les soirs , ma plaque de chocolat.

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