Je me souviens… de la vie seul
Je ne sais où s’arrêtera le « Je me souviens… » j’ai tellement de choses à écrire. Cela m’occupe car je m’ennuie et cet exercice me conserve la mémoire. A mon âge, il faut pratiquer quelques gymnastiques du cerveau.
Janine m’a trouvé une excellente technicienne de surface (femme de ménage – employé de maison) : elle a toutes les qualités et prévoit elle-même le travail à exécuter, pensant au nettoyage des rideaux, au jardinage, à laver les carreaux, à faire le repassage, à passer l’aspirateur, arrosant les plantes au dessus des meubles, puis remontant quelques canettes de la cave, pour que je ne prenne aucun risque dans une telle descente, etc. en somme « une perle » très discrète et très honnête.
Naturellement, je la gâte ; il s’agit d’une veuve de 58 ans qui se prénomme Janine (les coïncidences font bien les choses !) mais rassurez-vous, je ne la prénomme jamais par son prénom par respect à ma grande chérie.
Elle n’est forcément pas bien riche et elle vient de vivre tout son hiver 1999 sans chauffage car sa chaudière avait claqué et elle n’avait pas les moyens de la faire réparer.
Elle est sobre, mais fume un peu…
Je reçois tous les mois, vers le 15 du mois – sur ma demande – la visite de mon docteur : le docteur Willem, un excellent garçon, mêmes idées politiques et religieuses que les miennes ! donc traditionaliste convaincu.
Docteur Willem est venu jeudi dernier 13 avril 2000 : tension 13/7 – coeur magnifique, il me prescrit trois ou quatre médicaments que je prends un jour sur quatre et avec cela je me porte très bien, car je ne fais pas d’excès, je fume raisonnablement la pipe, prends mon petit apéritif tous les jours, mange en petite quantité, ne privilégiant jamais la viande…
J’aimes les macaronis avec beaucoup de rapé, du fromage, des fruits (presque comme les moines) Ah, j’allais oublié : et chaque soir une demi plaque de chocolat (pas comme les séculiers !). Je ne souffre de rien et dors fort bien comme un bébé.
A 21h00, je suis couché et dors parfaitement pour me lever vers les 6h00 du matin, à cette heure, je descends prendre le journal La Voix du Nord et remonte lire en diagonal dans mon lit, pour ensuite me lever vers les 8h00… quoi de mieux ? Ah, si j’avais encore ma chérie auprès de moi…
Elle ne sait pas le mal qu’elle me fait subir, ou du moins semble l’ignorer.
Je lui pardonne, car je l’aime.